D’un calme qui laisse sans voix, les pyramides se dressent avec, en arrière-plan, l’effervescence de la ville du Caire : vous voici en Égypte, une nation à la fois fascinante et contrastée. Au gré des années, cette civilisation ancienne, qui a façonné notre histoire et notre vision du monde, a révélé de nombreux secrets. Les Égyptiens étaient à la pointe en matière d’architecture et d’art, mais seulement 30% de leurs trésors ont été exhumés. Les 70% restants sont encore enfouis sous le sable.
L’équipe de production du documentaire de Netflix vous transporte en Égypte, au cœur des dunes de Saqqara. On y suit le célèbre égyptologue Zahi Hawass et son protégé, mais également rival, Mostafa Waziri. Chacun dirige sa propre équipe, toutes deux engagées dans la course pour la découverte majeure à Saqqara, la cité des morts.
Alors que Waziri explore le site de Bubasteion, Hawass se focalise sur la quête de la pyramide perdue d’un possible roi nommé Huni. Évoqué dans les ouvrages d’histoire et susceptible d’avoir dirigé un royaume qui lui serait propre, Hawass est résolu à bouleverser les fondations de l’égyptologie par une trouvaille spectaculaire, tout en inscrivant son nom en lettres d’or. Malgré leur compétition, une bonne entente prévaut entre ces deux hommes. Tout au long du film, ils se rencontrent et échangent des reparties, apportant une dose de camaraderie à l’ensemble.
1 h 23 de documentaire sur l’Égypte passionnant
Le documentaire réussit brillamment à nous plonger au cœur de l’action, en nous montrant les intérieurs étriqués des sépultures dans leur état brut. On observe les perles de sueur sur le front des fouilleurs, le travail est lent et méticuleux, chaque trouvaille est manipulée avec soin à l’aide de divers pinceaux et outils pour assurer une conservation optimale.
Le transfert de ces objets hors des tombes et jusqu’aux musées est une tâche herculéenne, les treuils et les ascenseurs étant déplacés avec la plus grande précaution pour éviter toute casse. Il est parfois même stressant de regarder ces opérations se dérouler.
Nombre de découvertes ont été faites récemment dans la région et toute personne intriguée par ce film devrait sans aucun doute se tenir informée des actualités récentes concernant la découverte d’une tombe historique et d’autres trouvailles archéologiques. Ce sont des avancées passionnantes, mais les images ne peuvent véritablement rendre justice à l’imposante beauté de l’Égypte sans l’avoir observée de ses propres yeux. Contempler la Grande Pyramide, incapable d’en distinguer le sommet et être abasourdi par l’immensité de chaque pierre est une expérience qui marquera à jamais ceux qui ont eu la chance de la vivre.
Notre avis
Par moments, « Dans l’inconnu : La pyramide perdue » perd de sa grandeur à cause d’un style visuel trop marqué, accordant une importance démesurée à la bande-son. L’introduction de la série en est un exemple frappant, avec des voix éthérées et un spoiler conséquent concernant une découverte ultérieure du film, ce qui est regrettable. Il est difficile de ne pas imaginer que le film aurait été bien plus réussi si cette introduction avait été totalement omise.
Néanmoins, l’alternance entre différents groupes d’archéologues assure un flux constant d’activité à l’écran, tandis que les divers diagrammes, accélérés et animations des différents sites contribuent à donner une perception de l’envergure et de l’ampleur des fouilles. C’est un documentaire engageant et captivant, idéal pour tous ceux qui sont fascinés par les mystères et l’histoire de l’Égypte.